© Ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie - 24 mars 2000.
Rénovation du dispositif de formation des enseignants
Le Ministre de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie a confié à
Messieurs Bernard Alluin, ancien Président de
l'université de Lille III, et Bernard Cornu,
directeur de l'IUFM de Grenoble, la mission de mener, avec
tous les personnels concernés, la concertation sur la
rénovation du dispositif de formation des
enseignants. |
Dix ans après leur création, les IUFM ont atteint dans leurs grandes lignes les objectifs qui leur avaient été assignés : RECRUTER PLUS, FORMER MIEUX. La crise de recrutement des enseignants est actuellement dépassée ; leur formation est devenue à la fois plus universitaire et plus professionnelle.
Conformément aux règles de la fonction publique, les concours de recrutement sont ouverts à tout candidat, inscrit ou non dans un IUFM, qui remplit les conditions réglementaires. Les concours de recrutement du premier degré sont académiques ; les concours de recrutement du second degré sont nationaux.
Pour donner une pleine efficacité au recrutement des enseignants et à une préparation à l'exercice du métier leur permettant de faire face, dans l'immédiat et durant les prochaines décennies, aux évolutions de la société et aux exigences du système éducatif, un certain nombre d'améliorations sont à apporter aux concours et à la formation organisée par les IUFM.
Le renforcement de la qualification professionnelle de tous les enseignants exige à la fois des savoirs rigoureux et appropriés au traitement des programmes scolaires et une expérience consistante de la réalité de l'école acquise à travers des stages. Les concours, dont la finalité première est le recrutement d'enseignants, garantiront donc à la formation un haut niveau d'exigence scientifique tout en prenant une dimension professionnelle plus marquée. Tout nouveau recruté aura eu préalablement un contact direct avec une classe et aura été sensibilisé aux problèmes de l'école.
L'organisation de la première année en deux semestres permettra un allongement global du temps dévolu à la préparation des concours et un renforcement de l'entraînement à l'oral. Elle facilitera l'accompagnement ou la réorientation des étudiants en échec. La formation de seconde année gagnera en efficacité par une articulation plus rigoureuse des apports et outils théoriques avec l'expérience pratique acquise lors des stages. Ses quatre composantes seront étroitement liées : stages, enseignements, mémoire professionnel, intégration pédagogique des TICE.
L'année de prise de fonction sera marquée par un prolongement de la formation et du suivi pédagogique assurés par l'IUFM. Une redéfinition du service dû pendant la première année de titularisation facilitera - par le biais d'un allégement du service d'enseignement - l'entrée dans le métier et permettra d'apporter à l'enseignant débutant l'aide dont il a besoin. Sur la base d'une première expérience professionnelle, ce dispositif mieux individualisé complétera la formation initiale tout en préfigurant la formation continue indispensable à la profession enseignante. Il contribuera ainsi à jeter les bases d'une véritable formation tout au long de la carrière.
Le suivi des enseignants sera prolongé par les corps d'inspection durant la deuxième année de titularisation.
En collaboration avec les universités, les IUFM qui par ailleurs, dans le cadre de leur politique contractuelle, participent à la recherche et au développement dans les domaines de l'éducation et de la formation, assumeront ainsi de plus en plus pleinement leur mission de service public.
Les mesures qui suivent correspondent aux objectifs mentionnés ci-dessus. Elles concernent aussi bien les professeurs des écoles que les professeurs des lycées et collèges et les conseillers principaux d'éducation mais respecteront les avancées déjà réalisées dans certaines filières (notamment CAPEPS) pour la professionnalisation du recrutement et de la formation.
Elles seront précisées dans le cadre d'annexes qui figureront progressivement à la suite de ce document .
1 - L'ADMISSION EN IUFM
En application de l'arrêté du 7 décembre 1994, l'admission des étudiants en 1ère année d'IUFM est prononcée par le directeur, sur avis d'une commission. Les modalités d'admission et les capacités d'accueil pour les différentes filières sont fixées par le conseil d'administration de l'établissement. Il importe que, tout en prenant en compte les spécificités de chacun des IUFM, les conditions d'admission présentent une homogénéité accrue et une claire lisibilité sur l'ensemble des académies.
1.1. Harmonisation des calendriers.
Pour chaque année universitaire, les périodes de pré-inscription concernant tant les filières 1er degré que celles du 2ème degré seront mieux harmonisées et feront l'objet d'une large information préalable. Le respect des dates fixées est impératif pour qu'une demande d'admission soit recevable.
Chaque IUFM publiera la liste des admis, et éventuellement celle des admis à titre conditionnel, à une date assez précoce pour que les formations débutent dans la première décade de septembre.
1.2. Procédures d'admission.
La décision portant sur une demande d'admission est prise, dans tous les cas, sur examen du dossier de candidature complété par un entretien et éventuellement par une épreuve écrite.
Harmonisées au niveau national dans leurs principes, les procédures d'admission feront l'objet pour chaque IUFM d'une information préalable large et précise.
1.2.1 Filière Professeurs des écoles.
La maîtrise des connaissances de base (français, mathématiques) pourra par exemple être vérifiée par une épreuve appropriée.
L'aptitude à la communication orale, les capacités de raisonnement, les motivations pour la profession enseignante seront appréciées par un entretien avec une commission. Lors de l'examen du dossier seront pris en considération :
· le cursus universitaire (mentions obtenues, modules de sensibilisation aux métiers de l'enseignement ou d'ouverture à d'autres disciplines scolaires qui auront été validés pendant l'année de licence) ;
· les expériences d'activité professionnelle dans le domaine de l'éducation et de la formation des jeunes, notamment aides-éducateurs, MA, MI/SE.
· Le contingent annuel d'admis à la préparation du CRPE sera fixé par le conseil d'administration de chaque IUFM, l'effectif (hors formation spécifique des aides-éducateurs) représentant de 1,5 à 2 fois le nombre prévisible de postes mis au concours à la session suivante, en fonction des capacités d'accueil de l'établissement.
Les redoublements éventuellement autorisés mais contrôlés seront inclus dans ce contingent. Ils seront réservés en priorité aux candidats admissibles et limités à une seule année. Ils seront prononcés sur examen du dossier de demande de redoublement et du relevé des notes obtenues aux épreuves du concours.
1.2.2 Filières second degré.
Pour les filières donnant lieu à des préparations assurées conjointement par l'IUFM et une ou plusieurs universités, une concertation sur les capacités d'accueil, en conformité avec la convention liant les établissements, précédera la fixation des procédures d'admission par le conseil d'administration de l'IUFM.
Le nombre d'admis dans une préparation sera déterminé en considérant comme prioritaire la nécessité d'une formation efficace, propre à donner aux candidats une chance raisonnable de succès par rapport au nombre de places ouvertes au concours.
La conformité réglementaire du dossier sera dans tous les cas vérifiée. Ce dossier fera l'objet d'un examen éventuellement fondé sur critères, complété par un entretien et, le cas échéant, par un exercice écrit.
Dans l'appréciation des éléments du dossier seront prioritairement pris en compte :
· la qualité du cursus universitaire (mentions obtenues ; modules portant sur les divers secteurs de connaissances requis pour le concours ; modules de sensibilisation aux métiers de l'enseignement, de renforcement ou d'ouverture qui auront été validés pendant l'année de licence).
· les expériences d'activité professionnelle dans le domaine de l'éducation et de la formation des jeunes, notamment aides-éducateurs, MA, MI/SE.
Pour l'admission à la préparation des concours des filières techniques et professionnelles, les expériences d'activité en entreprise seront valorisées.
Afin de contribuer à une bonne orientation des étudiants, un entretien permettra d'apprécier l'aptitude à la communication orale, les capacités de raisonnement, l'adéquation du cursus au projet professionnel, les motivations pour le métier d'enseignant.
Les redoublements éventuellement autorisés seront inclus dans le contingent fixé pour les admissions. Ils seront réservés en priorité aux candidats admissibles. Ils seront prononcés sur examen du dossier de demande de redoublement et du relevé des notes obtenues aux épreuves du concours.
2 - LA FORMATION
La formation initiale des enseignants articule de façon intégrée des contenus disciplinaires et des éléments de préparation au métier. Elle comporte une réflexion sur les pratiques d'enseignement dans un va-et-vient entre théorie et pratique.
Un cursus de quatre semestres inclut l'année de préparation du concours. Il est complété dans la première année de titularisation par un suivi pédagogique des nouveaux enseignants et par des compléments de formation professionnelle. L'ensemble est placé sous la responsabilité de l'IUFM.
Les deux premiers semestres sont consacrés en priorité à préparer les concours de recrutement. Les deux suivants constituent pour les professeurs-stagiaires une phase essentielle de formation et d'expérience pratique en même temps qu'une année probatoire qui doit aboutir à la titularisation.
Durant leur première année d'exercice, les enseignants bénéficient d'un allégement de service leur permettant d'élargir et d'approfondir leur formation à partir de leur expérience professionnelle et de trouver des réponses appropriées à leurs besoins ou à leurs éventuelles difficultés.
Un relais dans le suivi pédagogique sera assuré durant la seconde année d'exercice par les corps d'inspection.
2.1. Première année de formation IUFM.
Pour permettre à l'étudiant d'aborder cette première année de formation à l'IUFM dans les meilleures conditions, les universités seront invitées à mettre en place, quand ils n'existent pas encore, dans le cadre du module optionnel de licence des modules dits ´ préprofessionnels ª (modules de sensibilisation, de renforcement ou d'ouverture à des disciplines scolaires ou à des méthodologies absentes du parcours de l'étudiant).
La première année de formation est organisée en deux semestres correspondant à la préparation aux épreuves écrites d'admissibilité puis aux épreuves d'admission des concours. Les plans de formation veilleront à la cohérence globale de cette première année qui doit articuler savoirs et initiation au métier.
Elle suppose, en fonction des compétences disponibles dans les deux types d'établissements, une étroite collaboration entre l'IUFM et l'université ou les universités de l'académie, conformément aux conventions qui les lient. Dans le cadre de la politique contractuelle, les universités seront incitées à s'investir davantage, là où ce n'est pas encore le cas, dans la formation initiale et continue des enseignants.
2.1.1. Filière 1er degré : préparation au CRPE externe.
Le premier semestre (début septembre - fin janvier) est destiné à compléter et approfondir les connaissances en français et en mathématiques, dans l'esprit des épreuves d'admissibilité du concours.
A la consolidation des notions indispensables à l'enseignement de ces disciplines, s'adjoignent une initiation à leurs modes d'enseignement dans le primaire (par exemple sur la base d'observations de situations de classes) et un début de réflexion sur leur intégration dans la polyvalence du professeur des écoles.
Le plan de formation peut prévoir l'engagement au cours du premier semestre d'une partie de la préparation aux épreuves d'admission, notamment en sciences. Il inclura éventuellement l'organisation de stages d'observation.
Dès la publication des résultats d'admissibilité, la formation de second semestre est ouverte à tout candidat admissible. Des possibilités de réorientation vers des enseignements correspondant à leur projet seront proposées aux candidats non admissibles.
La formation de second semestre conforte la maîtrise des contenus requis par les différentes épreuves d'admission . Elle initie une réflexion sur l'enseignement des disciplines correspondantes à l'école primaire. Elle doit développer, par un travail en groupes restreints, les capacités de communication orale des candidats.
Les plans de formation pourront par ailleurs inclure notamment : la poursuite d'une formation en français et mathématiques dans une logique de polyvalence, une première initiation à l'histoire des disciplines et/ou à leur épistémologie.
Un stage d'observation et de pratique accompagnée dans une école primaire, d'une durée globale de trois à quatre semaines (préparation et exploitation incluses) sera effectué par tous les candidats admissibles. Des aménagements seront prévus pour les candidats salariés. L'étudiant en stage observera les pratiques de classe du maître et assurera
en sa présence quelques séquences d'enseignement.
Cette expérience de découverte concrète du métier est le principal élément sur lequel s'appuiera l'épreuve d'entretien. Elle servira d'appui à une première réflexion sur les objectifs de l'enseignement des disciplines, sur les finalités de l'école et les valeurs qui en sont le fondement, enfin sur la responsabilité éducative de l'enseignant.
2.1.2. Filières 2ème degré : préparation aux CAPES, CAPEPS, CAPET, CAPLP2 et concours CPE externes
Le premier semestre (début septembre - début février), dévolu à la préparation des épreuves d'admissibilité, permettra une consolidation des savoirs universitaires et l'acquisition des compléments disciplinaires indispensables pour que les candidats puissent maîtriser des champs suffisamment larges des programmes des lycées et collèges.
Il conduira en même temps les candidats à prendre par rapport à leur discipline un nécessaire recul à travers une première approche de son histoire et/ou de son épistémologie.
Pour les filières bi-disciplinaires, une attention particulière sera portée au renforcement de la deuxième valence.
Le plan de formation peut prévoir l'engagement au cours du premier semestre d'une partie de la préparation aux épreuves d'admission, notamment dans les domaines des sciences expérimentales.
Dès la publication des résultats d'admissibilité, la formation de second semestre sera ouverte à tout candidat admissible. Des possibilités d'approfondissement ou bien de réorientation correspondant à leur nouveau projet seront proposées aux candidats non admissibles.
La formation de deuxième semestre complétera la formation dans les contenus disciplinaires et initiera, à partir de l'expérience d'un stage, une réflexion sur leurs modes d'enseignement. A travers des exercices correspondant à leur champ disciplinaire, les candidats seront entraînés, par un travail en groupes restreints, à une bonne maîtrise de la communication orale.
Un stage d'observation et de pratique accompagnée dans un collège ou un lycée, d'une durée globale de trois à quatre semaines (préparation et exploitation incluses), sera effectué par tous les candidats admissibles. Des aménagements seront prévus pour les candidats salariés.
L'étudiant en stage observera les pratiques de classe du professeur et assurera en sa présence quelques séquences d'enseignement.
Cette expérience de découverte concrète du métier est le principal élément sur lequel s'appuiera l'épreuve professionnelle. Elle servira d'appui à une première réflexion sur les objectifs de l'enseignement de la discipline, sur les finalités de l'école et les valeurs qui en sont le fondement, enfin sur la responsabilité éducative de l'enseignant.
2.2. Deuxième année de formation en IUFM.
La formation dispensée durant les troisième et quatrième semestres du cursus articule étroitement quatre composantes : stages, enseignement, mémoire professionnel, intégration des TICE dans la pratique enseignante.
Tous les lauréats des concours externes de recrutement, y compris les agrégés, suivent cette formation, qui en cas de besoin sera aussi ouverte ý des admis aux concours externes normalement assignés à un stage en situation.
Un cadrage national des contenus et des modalités de la formation de deuxième année permettra aux IUFM d'élaborer, en liaison avec les universités et les acteurs de terrain, leur plan de formation.
2.2.1. Les stages
La complexité croissante du métier d'enseignant exige une expérience de terrain diversifiée, acquise à travers des stages accomplis face à des publics variés. Les stages sont pleinement intégrés à la formation où ils introduisent une modalité essentielle d'alternance.
Les stages en responsabilité et les stages de pratique accompagnée impliquent que le professeur débutant soit guidé par un collègue expérimenté qui devient son conseiller pédagogique. Un vivier élargi de conseillers compétents est donc indispensable pour l'accueil satisfaisant des professeurs-stagiaires dans un ample réseau d'établissements ou d'écoles. Accueillir des stagiaires et contribuer à la formation des enseignants doit être reconnu comme l'une des tches essentielles des écoles et des établissements.
· Les PE2 effectueront un stage de pratique accompagnée et un stage en responsabilité en école ainsi qu'un bref stage d'observation en collège.
Le stage en responsabilité, d'une durée totale de 12 semaines, se répartira autant que possible entre chacun des cycles du primaire et une expérience en ZEP. Une progressivité est souhaitable dans la durée et la difficulté des périodes de stage
· Les PLC2 effectueront, pour les filières générales, un stage de pratique accompagnée et un stage en responsabilité dans un établissement du second degré ainsi qu'un bref stage d'observation en école.
Afin de favoriser l'apprentissage du travail en équipe et l'ouverture transdisciplinaire, le stage en responsabilité, d'un volume hebdomadaire de 8 heures, devra inclure dans tous les cas une part de service consacrée aux nouvelles modalités d'encadrement des élèves, telles que T.P.E, aide aux élèves, tutorat, travaux croisés, intégration des technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement.
Le stage de pratique accompagnée s'effectuera soit dans un établissement du cycle autre (lycée/collège) que celui du stage en responsabilité, soit dans un établissement dont la population scolaire présente des caractéristiques différentes .
La même organisation sera également applicable aux professeurs agrégés-stagiaires
Des dispositifs adaptés seront fixés pour les lauréats du CAPEPS (stage en responsabilité de 10 heures hebdomadaires, animation sportive incluse), pour les documentalistes et CPE stagiaires ainsi que pour les professeurs-stagiaires des filières de l'enseignement technique et professionnel, pour lesquels une diversification des lieux et des objectifs des stages en entreprise sera par ailleurs recherchée.
Une annexe particulière détaillera le contenu et les modalités de la formation des PLP2.
2.2.2. Les enseignements.
Pour les PE2 comme pour les PLC2-CPE2, les enseignements de 2ème année d'IUFM sont ancrés sur l'expérience acquise à travers les stages. La préparation, le suivi et l'exploitation des stages, qui sont au coeur de la formation professionnelle des personnels enseignants, donnent lieu à un aller-retour permanent entre théorie et pratique. Leurs modalités, précisées dans les plans de formation des IUFM, devront laisser aux stagiaires un temps suffisant de réflexion et de travail personnel. Enfin l'organisation de la formation rendra incontournable le travail en équipe des professeurs-stagiaires et par conséquent un réel travail en équipe des enseignants et des formateurs de l'IUFM.
Les enseignements, principalement orientés vers la conception et l'analyse des pratiques de classe, donneront lieu à des modules bien identifiés dont certains pourront par convention être assurés par les universités. Ils développeront les compétences requises pour les activités fondamentales de l'enseignant : transmission des connaissances, préparation et conduite de la classe. La formation comportera une approche didactique des disciplines, sans développements théoriques non nécessaires mais propre à faire comprendre aux professeurs-stagiaires les mécanismes de l'enseignement et de l'apprentissage de leur(s) discipline(s) afin de surmonter les principaux obstacles à l'apprentissage et de remédier aux erreurs de leurs élèves.
Les plans de formation des IUFM prévoiront dans tous les cas des enseignements intégrant les apports récents sur la cognition, les apprentissages, la psychologie de l'enfant et de l'adolescent, l'évaluation et l'orientation des élèves. En fonction des besoins, des compléments disciplinaires pourront être apportés dans la perspective de l'enseignement dans les classes. Des modules ouvriront par ailleurs sur un ensemble de thématiques qui pourront faire l'objet d'approfondissements durant la première année d'exercice : traitement de l'hétérogénéité et des élèves en difficulté, enseignement dans des quartiers difficiles, sensibilisation aux phénomènes de déviance ou de violence, éducation morale et éducation civique, ouverture aux systèmes scolaires européens.
Le prolongement de la formation durant la première année d'exercice justifie que les modules suivis par les stagiaires n'excèdent pas un volume horaire compatible avec leurs autres obligations et soient centrés sur les éléments fondamentaux de leur activité professionnelle.
Un temps de formation d'au moins deux journées sera en outre réservé à la réunion en groupes mixtes de professeurs-stagiaires des écoles et des lycées et collèges sur des thèmes propres à faire percevoir entre les secteurs primaire et secondaire une nécessaire continuité fondée sur la discipline et sur le parcours de l'élève.
2.2.3. Mémoire professionnel
Le mémoire professionnel comporte une production écrite et une soutenance. Il instaure de manière structurée une indispensable réflexion sur la pratique de classe. Il exige du jeune enseignant une forte maîtrise du français écrit et oral.
Le mémoire se fonde sur l'expérience d'enseignement du stagiaire. Non réductible à un rapport de stage, il doit, sur un sujet bien délimité, confronter situations de classe et outils théoriques en faisant appel à certains éléments de méthodologie de la recherche.
Il constituera, dans sa réalisation technique et le cas échéant par sa thématique, un lieu de mise en oeuvre des TICE. Il devra également fournir l'occasion d'un travail en équipe, même si une prestation individuelle est requise pour sa soutenance.
On veillera à ce que le temps dévolu au mémoire satisfasse à ces conditions, tout en restant compatible avec les autres activités requises du professeur-stagiaire.
2.2.4. Intégration des TICE dans la pratique enseignante.
La maîtrise des nouveaux outils technologiques de l'information et de la communication est désormais indispensable à l'enseignant . La formation inclura cet élément, non comme une matière en soi, mais en l'intégrant aux disciplines et aux pratiques pédagogiques. Le métier d'enseignant requiert la maîtrise des principaux outils matériels et logiciels, la capacité à intégrer les TICE dans l'enseignement de la discipline et à utiliser des techniques de travail en réseau et à distance, enfin la connaissance des aspects juridiques et éthiques de l'utilisation des TICE.
2.3. Le processus de titularisation.
La formation de deuxième année donne lieu à une validation par l'IUFM, avant qu'un jury académique se prononce sur la titularisation du fonctionnaire stagiaire. Afin de mieux prendre en compte les divers éléments de la formation, et d'identifier les compléments qui s'avéreraient nécessaires, la procédure de validation, les modalités de certification, et la composition des jurys correspondants seront revues. Ce point fera l'objet d'une annexe technique au présent document.
La validation de la formation nécessite que chacune de ses quatre composantes soit positivement évaluée. En conséquence :
· La non-validation du stage pourra conduire à une inspection et à une période de stage complémentaire.
· La non-validation des enseignements pourra conduire à la prescription de modules complémentaires.
· La non-validation du mémoire pourra conduire à exiger du professeur-stagiaire un travail complémentaire d'élaboration.
· La non-validation portant sur les TICE pourra conduire à la prescription d'acquisitions complémentaires.
2.4. Troisième année de formation en IUFM.
Le métier d'enseignant exige une formation qui, engagée dès les études universitaires, se poursuive tout au long de la carrière. Il convient que la formation continue s'articule à la formation initiale. Un accompagnement des enseignants en début de carrière s'avère par ailleurs indispensable. Une troisième année de formation pilotée par les IUFM répond à ce double besoin. Elle est, lorsque l'expérience professionnelle s'élargit, le moment le plus opportun pour certains éléments de formation.
Les nouveaux titulaires bénéficieront pendant cette troisième année d'un allégement de service qui leur laissera le temps nécessaire pour compléter leur formation professionnelle. Cet allégement sera d'au moins quatre semaines pour les enseignants du premier degré et de 3 heures hebdomadaires pour les enseignants du second degré, y compris pour les agrégés.
Le prolongement de formation prendra sa pleine efficacité s'il associe des enseignements assurés par l'IUFM à l'occasion de regroupements et une forme de tutorat par lequel des collègues expérimentés apporteront leur appui à des enseignants débutants. Cette forme de tutorat facilitera l'intégration - parfois délicate - du jeune professeur dans son établissement ou son école. Elle constituera aussi un premier recours en cas de difficulté. Elle suppose donc la plus grande proximité possible entre les lieux d'exercice des deux enseignants.
Un tuteur pourra être en charge de quatre à six jeunes collègues. Pour garantir la cohérence de la formation, il agira en liaison avec l'IUFM, qui l'aura choisi après consultation du chef d ëétablissement et de l'IA-IPR ou de l'IEN. Ce tuteur, désigné sur proposition du directeur de l'IUFM après avis du corps d'inspection et, pour le second degré, du chef d'établissement, pourra être un collègue expérimenté, un maître de stage, un conseiller pédagogique, un formateur de l'IUFM. Pour les enseignants du second degré, il appartiendra de manière générale à la même discipline. L'investissement consenti par les enseignants qui assurent cet accompagnement sera reconnu par une indemnité annuelle et/ou une décharge partielle de service, ainsi que par la prise en considération de la responsabilité assumée lors des opérations de notation et de promotion. Une limitation en durée des fonctions de tuteur assurera la rotation souhaitable. Une concertation régulière sera organisée entre tuteurs et IUFM. Un bilan de l'efficacité du dispositif sera dressé au terme de chaque année.
La formation de 3ème année tirera bénéfice de l'expérience déjà acquise et se concentrera sur des questions pour lesquelles une expérience professionnelle est requise. Elle facilitera l'adaptation à l'emploi. Elle fournira les compléments et les approfondissements adéquats pour répondre de manière suffisamment individualisée aux besoins et, le cas échéant, permettra de remédier aux difficultés rencontrées par le professeur débutant. Les nouveaux titulaires recevront aussi les informations leur permettant de bien se situer dans l'institution où ils exercent et de connaître leurs responsabilités administratives et juridiques. En fonction des besoins identifiés, la formation prendra la forme de séances thématiques, d'échanges entre pairs ou de séminaires.
Ses modalités de mise en oeuvre seront diversifiées, compatibles avec le bon fonctionnement des classes et avec l'utilisation la plus rationnelle des capacités d'accueil et d'encadrement de l'IUFM. Pour le 1er degré, elle s'effectuera notamment par ensemble de semaines. Pour le 2ème degré, l'emploi du temps de tous les professeurs d'une discipline sera dans chaque académie organisé de telle sorte qu'une même journée hebdomadaire reste disponible pour la formation. Seront privilégiés les regroupements de proximité, sur le site départemental de l'IUFM mais aussi au niveau du district, de l'agglomération, voire de l'établissement si le nombre de débutants le justifie. Sous réserve de compatibilité des emplois du temps, une partie de la formation pourra être assurée par les tuteurs.
Pour les PE comme pour les PLC-CPE, les plans de formation des IUFM veilleront à une complémentarité cohérente entre les contenus proposés pour les seconde et troisième années du cursus.
Dans toute la mesure du possible, l'affectation des stagiaires puis des nouveaux titulaires PLC et CPE induira au maximum un changement d'académie au cours de la formation initiale.
Une fiche annexe précisera les contenus et les modalités de la formation de troisième année d'IUFM.
Il incombera aux corps d'inspection et, pour le premier degré, à leurs conseillers (CPAIEN), d'apporter aux nouveaux enseignants lors de leur seconde année d'exercice les conseils et le soutien nécessaires.
3 - LES CONCOURS DE RECRUTEMENT
Il importe que, pour les candidats comme pour les enseignants qui assurent les préparations et pour les jurys, les concours de recrutement soient clairement conçus comme la première phase d'une opération d'embauche dans l'éducation nationale, en même temps qu'une étape de la formation professionnelle.
Les épreuves des concours de recrutement ont pour finalité de vérifier :
· que le candidat maîtrise effectivement les savoirs disciplinaires acquis durant son cursus universitaire et pendant l'année de préparation.
· que le candidat possède une culture suffisante et des capacités de transfert lui permettant de maîtriser le champ des programmes scolaires de sa discipline (2ème degré) ou des disciplines enseignées à l'école primaire (1er degré).
· que le candidat est capable, autant que possible à partir du stage qu'il a effectué dans une classe, d'engager une réflexion sur les enjeux de l'école, de l'enseignement et de l'éducation.
· que le candidat possède, outre une motivation sérieuse, de bonnes capacités de communication orale et qu'il a pris conscience des problèmes liés à la transmission des connaissances .
Dans cette optique, les concours, seront davantage en rapport avec les programmes scolaires et avec les aptitudes requises pour exercer en école, collège ou lycée. L'architecture de chaque concours sera réexaminée en vue d'une simplification, d'un rééquilibrage des coefficients au profit de l'oral et d'une accentuation de la composante professionnelle des épreuves,. Les plans de formation des IUFM seront aménagés en conséquence et présenteront une harmonisation accrue entre académies.
3.1. Calendrier de déroulement des concours.
· Epreuves écrites d'admissibilité au terme du premier semestre, les préparations s'engageant dès la première décade de septembre.
· Epreuves orales d'admission au terme du second semestre (troisième décade de juin, première quinzaine de juillet).
L'organisation d'ensemble permet un allongement global du temps de préparation et une préparation plus efficace des épreuves orales.
3.2. Teneur des épreuves écrites et orales.
3.2.1. Filière 1er degré (CRPE externe).
Les épreuves du concours ont à vérifier : la maîtrise des connaissances disciplinaires nécessaires pour traiter les programmes de l'école primaire, la capacité à une pratique de niveau suffisant (langue vivante, art, EPS), la capacité à une première réflexion sur les principes d'enseignement de la discipline considérée dans le 1er degré.
Les disciplines n'ayant pas donné lieu à interrogation au concours bénéficieront en 2ème année d'IUFM d'une formation suffisamment consistante dans l'ordre des connaissances et de leurs processus de transmission.
Les épreuves d'admissibilité feront l'objet d'un programme national. Les épreuves d'admission feront l'objet d'un programme ou d'un cadrage national.
Epreuves d'admissibilité
Epreuve écrite de français
Epreuve écrite de mathématiques.
Epreuves d'admission
Entretien. Axée sur le stage effectué par le candidat, cette épreuve mesurera, outre son aptitude à la communication orale, ses capacités de réflexion et d'argumentation sur les finalités de l'école primaire, sur les enjeux sociaux de celle-ci et sur la responsabilité éducative de l'enseignant.
Epreuve de sciences.
Epreuve de langue vivante étrangère.
Epreuve d'histoire-géographie-éducation civique ou d'arts plastiques ou d'éducation musicale.
Epreuve d'éducation physique et sportive.
3.2.2. Filières 2ème degré (CAPES, CAPEPS, CAPET, CAPLP2, CCPE externes)
Les épreuves du concours ont à vérifier : la maîtrise des connaissances disciplinaires nécessaires pour traiter les programmes de collège et de lycée, la capacité à une pratique de niveau correct (dans les concours concernant les langues vivantes étrangères, les disciplines artistiques, l'EPS, les filières industrielles), la capacité à une première réflexion sur les principes d'enseignement de la/des discipline(s) dans le second degré.
Les épreuves écrites d'admissibilité, centrées sur la maîtrise du champ disciplinaire, vérifieront les connaissances du candidat et ses capacités de synthèse.
Les épreuves d'admission seront, sauf rarissime exception, de nature orale.
Dans une épreuve (ou éventuellement deux épreuves) à teneur disciplinaire seront vérifiées la solidité des connaissances du candidat et les aptitudes pédagogiques dont il doit faire preuve dans leur mode d'exposition.
Une épreuve professionnelle dotée d'un coefficient significatif permettra au candidat de valoriser l'expérience qu'il aura acquise lors de son stage. Elle mesurera l'aptitude à la communication orale et les capacités de réflexion et d'argumentation de celui-ci sur les finalités de l'enseignement secondaire et les enjeux de sa discipline, sur la responsabilité éducative de l'enseignant.
3.3. Réorientation ou accompagnement des étudiants en échec.
Une fiche annexe précisera les dispositifs de réorientation et d'accompagnement. Le devenir des candidats qui ont échoué à la première ou à la deuxième série d'épreuves des concours mérite une réelle attention de la part des IUFM et de leurs universités partenaires. Parmi les voies diversifiées à explorer, on pourra par exemple retenir :
· Pour les étudiants ayant échoué aux épreuves d'admissibilité, des dispositions élaborées conjointement par l'IUFM et l'université et leur permettant soit de poursuivre à l'université la préparation d'un diplôme, soit de suivre une formation de remédiation en vue de préparer à nouveau le concours l'année suivante.
· Pour les étudiants ayant échoué aux épreuves d'admission, la priorité pour l'admission en IUFM en vue d'un redoublement de la préparation au concours.
Sur la base d'un bilan de compétences et de la construction d'un autre projet professionnel, des voies de réorientation hors de la préparation aux concours de recrutement d'enseignants devraient être signalées et proposées à l'ensemble des candidats en échec.
Liste des annexes
- L'architecture des différents concours : note préparatoire sur les CAPES (mis en ligne le 20 mars 2000)
- Aménagement du calendrier des concours (mis en ligne le 17 mars 2000)
- Les différentes catégories de formateurs intervenant en IUFM
- Le processus de définition de la carte nationale des formations
- La collaboration entre l'IUFM et l'Université
- Les modules préparatoires à l'entrée à l'IUFM
- L'accompagnement des candidats en échec
- La reconnaissance universitaire (validation d'acquis, diplômes...) de formations assurées sous la responsabilité de l'IUFM
- Le financement de la formation en 1ère année d'IUFM
- L'affectation des professeurs-stagiaires en 2ème et en 3ème années d'IUFM
- La notation des enseignants lors de leurs premières années d'exercice
- Les possibilités d'évolutions dans la composition des conseils des IUFM
http://www.education.gouv.fr/dossier/refiufmb.htm