En principe, les élèves qui s'inscrivent en seconde devraient avoir suivi une scolarité en LS au collège. Dans la pratique, au cours des 4 années passées, l'hétérogénéité a été la règle, aussi bien en ce qui concerne le niveau des élèves, (en particulier leur maîtrise du français écrit ou leur aisance en LS), que la forme de scolarité suivie précédemment (enseignement direct et complet en LS, enseignement partiel en LS, enseignement via un interprète, enseignement à dominante oraliste) ou que l'environnement familial (parents sourds, parents entendants).
Pour ce qui est de l'anglais, certains élèves n'avaient commencé à étudier l'anglais qu'en classe de 4ème. La pédagogie pratiquée a donc été fortement contrainte par la prise en compte de cette situation : dans les premières étapes, les objectifs visant à atténuer chez les élèves une attitude de bloquage par rapport à l'anglais, de rejet de l'écrit ou simplement de manque de confiance en eux, ont été prioritaires sur les objectifs classiques de niveau ou de compétence dans la langue. L'apprentissage de l'anglais passe, plus qu'ailleurs, par la provocation d'une réelle motivation.
Au delà de l'anglais, le niveau actuel de connaissances générales des élèves est insuffisant : cela est du en partie à leur scolarité précédente et c'est accentué par les difficultés qu'ont les sourds pour avoir accès aux informations (radio, télévision) ou à la culture, en dehors de l'école. On peut espérer que cette situation évoluera favorablement avec l'arrivée d'élèves venant de classes bilingues et avec l'ouverture des médias aux sourds (projet de chaîne de télévision « TV.S » en langue des signes et entièrement sous-titrée). En attendant, l'enseignement dans ces classes doit impérativement prendre en compte cette particularité.
L'enseignement des langues étrangères (anglais, espagnol) fait appel à une pédagogie particulière utilisant la langue des signes comme langue de communication et la langue étudiée écrite (et parfois le français écrit) comme support (visuel) pour étudier la langue ou comme moyen d'expression.
L'usage de la langue des signes obéit à deux impératifs :
D'autres éléments militent pour l'usage de la LS et la constitution de groupes importants d'élèves. Ils concernent l'enrichissement de la culture générale des élèves. Ce point sera développé dans le paragraphe sur l'évaluation de cette forme d'enseignement.
DDD
Littéraire / communicationspécificité française : métalinguistique : grammaire / sens
horairees programmes officiels
DDD
ex / 3h
1h grammaire : ensemble en lisant (+ vocabulaire et sens : English in use)2h
expression écrite (exercices conçus spécifiquement pour ces élèves : grammaire ou structure ou sens des textes)texte + connaisance générales associées (ex ci-dessous)
La langue orale de communication dans la classe est la LS.
Etant donné le niveau de connaissances générales des élèves, l'étude d'un texte nécessite souvent un travail préalable en commun de construction du contexte indispensable pour comprendre le texte.
Un cours se déroule donc généralement de la manière suivante :
Une autre forme de devoir (expression écrite) porte sur l'utilisation imposée de structures grammaticales ou de formes visant à exprimer une notion ou un sentiment particulier.
Cette démarche est illustrée par les exemples suivants :
-Apartheid : extrait d'un livre « A Dry White Season
»
par André Brink, d'Afrique du Sud (1976),
DDD : ajouter un lien vers le texte
Le texte est distribué et une première lecture individuelle est faite par les élèves.En lisant les 2 lignes d'introduction, une personne ayant les références nécessaires peut situer le texte et identifier les types de personnage. Comme le prévoyait le professeur, les élèves ne connaissaient pas ou n'avaient qu'une notion très vague de l'apartheid. Or le texte contient plusieurs notions ou situations implicites, indispensables à connaître pour comprendre le texte :
Toutes ces notions contribuent fortement à la compréhension du texte et ensuite aux idées pour formuler une expression écrite.
Par un échange en LS, en discutant sur les « qui » et les « pourquoi » à partir de leurs connaissances partielles sur le contexte du roman, sur l'Afrique du Sud pendant les années 70, sur l'histoire de l'apartheid, on met en place les références nécessaire pour permettre l'étude du texte.
Ce travail s'appuie sur des documents visuels trouvés sur Internet et susceptibles de stimuler leur intérêt (recherche réalisée à l'avance par le professeur) :
DDD : exemples
de production des élèves,
de la correction,
du texte final
DDD
(exemple de l'Ethiopie: les élèves sont opérationnels)